Pourquoi réagit-il comme cela?

L’une des premières questions que l’on se pose lorsque l’on est dans cette situation avec son chien c’est de savoir pourquoi.
La toute première question étant souvent de savoir comment on va résoudre son problème, mais résoudre viendra plus tard, car avant de savoir comment, il faut savoir pourquoi.
Et il peut y avoir plusieurs réponses à cela.
De la peur, de la frustration, de l’agacement… suivant son attitude et le contexte, il faudra essayer de déterminer quelle émotion se cache derrière tout cela. (et non! la dominance n’est pas une émotion. Un petit tour sur les mythes pourra vous donner quelques explications.)
Connaitre ses réflexes de défense, sa communication et connaitre son état émotionnel pourront vous aiguiller sur ce chemin.

– Ses expériences passées ou son manque d’expérience, pourront être en cause: Un événement qui l’a traumatisé, des situations anxiogènes à répétition que l’on aurait pas su identifier, ou encore un manque de contact avec l’extérieur (mauvaise socialisation) qui ne lui permettrait pas de faire face émotionnellement aujourd’hui à certaines situations.
– Des caractéristiques génétiques: Certains traits de caractères sont génétiques et certains comportements peuvent être innés et se transmettre avec les générations.
– Un apprentissage: Un comportement, ça peut aussi s’apprendre. Avoir copié le comportement du chien avec qui il vit ou celui du voisin, notre attitude à nous, un apprentissage précoce avec sa maman quand il était petit.
– Un manque de confiance: Notre façon de communiquer et de nous comporter avec lui peut faire partie des choses qui ont une incidence sur son comportement. Son manque de confiance en nous peut parfois expliquer certaines attitudes. Notamment des attitudes à notre égard.

Mais pour changer les choses aujourd’hui, le « d’où ça peut bien provenir » ou « qu’a t’il vécu » n’est pas si important que cela.
Quoi qu’il se soit passé, nous ne pouvons pas revenir en arrière et nous ne pouvons rien changer à l’action passée.
Savoir d’où vient le trauma n’aide pas le trauma en soit. Il nous sert à comprendre, mais pas vraiment à agir.

Savoir peut nous aider à ne pas reproduire l’erreur qui a été faite, mais ne pas savoir n’empêche pas de comprendre ses émotions, d’apprendre à s’ajuster, et à savoir ce qui fait sens pour lui aujourd’hui.

Ce qui est important de comprendre, c’est qu’il ne le fait pas exprès. Il ne le fait pas pour « embêter » quelqu’un.
Il « n’exagère » pas, il ne fait pas sa « mijaurée », il n’est pas « méchant ». Il exprime son inconfort à hauteur de ce qui se passe en lui. Il réagit à hauteur des émotions qui le traverse.
Ses réactions sont souvent primaires, il n’est donc pas en mesure de conscientiser son « irrationalité » sur le moment. Autrement, il ne réagirait pas comme cela.

Même si cela vous parait exagéré/ridicule/incompréhensible, nous ne sommes pas tous égaux face à nos frayeurs et à nos réactions.
Il faut donc partir de là pour comprendre, estimer son niveau de stress et ajuster pour diminuer les réactions.

Il exprime son inconfort à hauteur de ce qui se passe en lui. Il réagit à hauteur des émotions qui le traverse.


Il est maintenant admis par la communauté scientifique – pour ceux qui auraient encore des doutes – que les chiens, mais aussi beaucoup d’autres animaux, ressentent à minima, une gamme d’émotions que l’on classifie comme « primaires » ou « de bases » et certaines secondaires, découlant de celles-ci.

Par exemple, la théorie psycho-évolutionniste des émotions du psychologue Robert Plutchik est l’une des méthodes de classification. Plutchik considérait qu’il y avait huit émotions de base : joie, peur, dégoût, colère, tristesse, surprise, confiance et anticipation, et que cette classification était le reflet d’un système permettant une facilitation de l’adaptation chez l’animal dans son évolution, humains compris.

« Plutchik y propose ses 4 émotions fondamentales primaires (la peur, la colère, la joie, la tristesse), qui s’associent à des mécanismes de mémoire et de réflexion pour donner 4 autres émotions fondamentales secondaires (l’attirance (liée à la joie), le dégoût (lié à la tristesse), l’anticipation (liée à la colère) et la surprise (liée à la peur)), dont les fonctions respectives seraient la préservation, la protection des acquis, la reproduction, la réintégration, l’incorporation, le rejet, l’orientation et l’exploration). » (source Wikipedia)

Roue des émotions selon le Pr Plutchik

Partant du postulat que certaines émotions sont très similaires aux nôtres, il n’est pas interdit de penser que nos animaux qui peuvent ressentir des inquiétudes, des peurs, puissent ressentir des formes plus sévères comme la terreur, la peur panique, et des notions de phobies et autres pathologies associées.

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