Mis en avant

Quelle attitude avoir en promenade pour aider son chien?

Lorsque l’on est confronté à un chien réactif, qu’il ait un comportement agressif ou fuyant, il y a souvent 2 attitudes chez les propriétaires qui surgissent avant même d’y réfléchir lorsqu’on ne sait pas comment faire face:

  • L’attitude punitive, parce qu’il n’est pas « acceptable » selon notre point de vue de se comporter comme cela. On va donc forcer les choses et attendre de notre chien qu’il stoppe ce comportement dérangeant qui ne nous convient pas, et il n’a pas son mot à dire là dedans.
  • L’attitude fuyante: On va, au contraire, commencer à changer nos habitudes de vie pour ne plus se retrouver dans aucune situation qui puisse nous poser problème, quittes à sortir notre chien en plein milieu de la nuit seulement, voir plus du tout, lorsque nous ne savons pas comment faire autrement.

Dans les 2 situations, nous devenons en réalité, réactif à notre tour. En étant soit dans l’évitement, soit dans l’agression. Cependant, aucune des 2 attitudes ne permet d’aider un chien à aller mieux dans le contexte qui lui pose problème.


Le rassurer

Vous n’êtes pas là pour lui faire du mal, vous êtes là pour être un pilier de soutien.
Mais lui, il n’en est pas forcément conscient. Des attitudes incohérentes jusque là ont pu mettre à mal cette notion de confiance.
Alors il est temps de lui expliquer que tout va bien se passer et que vous êtes là pour l’aider et l’encourager.
Comme vu précédemment dans les mythes tenaces concernant les chiens, évidemment que vous pouvez le rassurer.
Pour expliquer ça de manière assez cru, plus vous aller l’ignorer dans des moments de difficultés (en pensant que ne pas réagir lui permettra de trouver la situation normale alors qu’elle est manifestement anxiogène pour lui) et plus il se sentira tout seul dans son problème. Et c’est comme cela que certains finiront par prendre les devants en allant se défendre tout seul comme un grand.
Pourquoi ne pas lui expliquer ce qui va se passer?
Les chiens ne parlent évidemment pas notre langue et leur compréhension va être plus que limitée, mais le ton de notre voix peut jouer pour beaucoup sur son attitude. Il vaut mieux un ton de voix serein qui explique qu’un ton de voix anxieux qui créer la panique.
Mais, suivant le chien et la situation, parler ou toucher pourra être perçu comme plus anxiogène et dans ce cas là, ce ne sera pas considéré comme une action apaisante pour lui.
Chaque chien est différent, il faut s’adapter en permanence et trouver ce qui fait redescendre son niveau de stress.


L’encourager

Pour avoir confiance en son environnement et pouvoir se sentir plus à l’aise, nous devons le rendre autonome dans ses observations et lui permettre de modifier sa perception des situations qu’il rencontre.
Mais pour arriver à cet autonomie, il va d’abord falloir l’aider un petit peu.

Une fois que l’on a compris la notion de zone de confort pour son chien, nous devons nous ajuster pour l’y faire rentrer le plus souvent possible. Il va falloir encourager toute tentative d’observation, de relâchement de la tension, de communication, et de retour personnel dans cette zone et de maitrise des émotions. Il faut qu’il comprenne ce qui est « bon » pour lui. Ce qui va l’aider à mieux gérer la situation.

Lorsque ce n’est pas le cas, et que la situation amène notre chien à réagir, il est de notre devoir de faire diminuer la tension en le ramenant dans cette zone nous même.
En s’éloignant du stimulus et en lui donnant un temps d’immobilité pour s’en remettre. ( on se met à l’arrêt, on attend que la tension redescende).

Notre attitude va se jouer sur notre connaissance de notre chien et des indications qu’il nous donne. C’est pour cela que les rubriques précédentes sont primordiales pour savoir quoi encourager et quand.
En commençant par s’enlever de la tête que notre chien n’est « pas capable« , « qu’il ne va pas y arriver » « qu’il est trop stupide«  »que ça changera rien » et sans anticiper de potentiels comportements inexistants en permanence. « je suis sur qu’il va faire ceci ou cela ».

Toute attitude punitive peut devenir un problème de taille:
– Si on se souvient que réagir concerne une situation de stress, cela ne va faire que rajouter une source de stress et d’incompréhension supplémentaire, et risquer d’aggraver la réaction.
– On crée un traumatisme
– On perd toute notion de confiance et de soutien.

Taper, mettre un coup de laisse, crier, gronder ou interdire un comportement est une attitude punitive. Ce n’est pas parce que ça ne fait pas mal, que ça n’a aucune conséquence!


ne pas l’entraver

Nous devons apprendre à avoir une attitude et une laisse la plus détendue possible. Si nous sommes cramponné à la laisse, le message envoyé n’est pas le bon. Si nous sommes stressés, agacés notre chien le sera aussi.
Si une rencontre doit se faire, la souplesse sur la laisse est d’autant plus importante.

On ne force jamais une situation inconfortable avec pour objectif qu’il « s’habitue ». On ne l’incite pas non plus à aller vers ce qui lui fait peur pour lui montrer qu’il ne craint rien. On ne l’amène pas au contact de ce qui le rend inconfortable. Pas de suite. Pas sans un travail d’observation en amont. Il doit pouvoir y aller de son plein gré et à son rythme.
Et s’il veut y aller malgré ses mauvaises réactions? Et bien, j‘analyse son niveau de stress et je comprends les comportements ambivalents avant de juger si c’est judicieux ou non.

Certains mythes consistent à penser qu’il serait mal venu d’aller au rythme du chien pour ne pas lui « montrer » que c’est « lui qui décide ». Mais il n’en est absolument rien!
Aller à son rythme et lui donner du temps pour observer, apprendre et réfléchir par lui même ne peut que l’aider à prendre conscience sereinement de son environnement et à faire descendre la pression.
Et si son rythme est trop speed parce qu’il ne gère pas ses émotions, c’est mon rôle de le faire ralentir pour prendre son temps.

En revanche, lorsque le contact est en cours, que le chien a le nez sur ce qui l’inquiète (un être vivant notamment), et que la tension est à son comble, ce n’est plus le moment ni de le rassurer ni de lui parler, et surtout pas de le rappeler.
A ce moment là, le chien est occuper à gérer ses émotions et la moindre parole ou action mal placé pourra avoir (et c’est presque systématique) pour conséquence de déclencher la défense du chien et de lui faire perdre ses moyens.
Étant donné qu’il est déjà en négociation tendue avec l’individu d’en face, le mieux à faire est de garder le silence et de s’éloigner légèrement de la situation pour lui permettre de nous suivre et de quitter l’interaction en cours pour revenir dans sa zone de confort.

Bien entendu, avoir une attitude zen et détendue lorsque l’on est stressé par les potentielles attitudes de son chien est plus facile à dire qu’à faire.
C’est pourquoi dans des situations où nous sommes incapables de changer nos attitudes et comportements à cause d’un stress (comme notre chien donc!), il est judicieux de se faire aider.


Le protéger

Dans la rue, quand notre chien est réactif aux autres, il va falloir se confronter à des situations qui vont nous embarrasser.
Un enfant va se précipiter sur notre chien pour lui faire un câlin, un adulte va lui poser la main dessus sans rien demander, un imbécile va se mettre à faire wouf wouaf, se mettre à grogner ou à siffler pour l’appeler, une personne va nous suivre pour que son chien puisse dire bonjour au notre… alors que c’est tout ce que nous cherchons à éviter.
Mais il va falloir y faire face. Il va falloir dire non. Parfois de manière ferme (tout en restant courtois hein!), sans sentir le besoin de se justifier.

Non, tu ne peux pas le toucher. Non, mon chien n’a pas envie. Non, il n’est pas à l’aise. Et non, il ne veut pas devenir ton ami. Laisse le tranquille! NON! NON! NON!

Le bien-être de notre chien est bien plus important que la vexation passagère d’un inconnu qu’on ne reverra jamais.
Peut importe qu’on ai l’impression de ne pas avoir été sympa. Nous l’avons protégé d’une situation inconfortable (voir anxiogène) qui finirait par le rendre incontrôlable à force de devoir y être confronté.

Il en va de même avec les membres de la famille à la maison.
Notamment concernant les enfants et la notion du chien peluche. Se laisser faire ne signifie pas apprécier la situation pour autant. La vigilance est de mise et des limites doivent s’imposer.

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Qu’est ce qu’une zone de confort et à quoi ça sert?

Comme son nom l’indique, une zone de confort est une zone physique et émotionnelle dans laquelle un individu se sent en sécurité, à l’aise avec une source de stress relativement faible.
Cette zone de confort est importante dans la notion d’apprentissage car en fonction de l’état psychologique du chien, les émotions vont être chamboulées et les expériences différemment perçues.
Et c’est sur cette notion de zone de confort que le travail de réadaptation avec un chien réactif, prend tout son sens.

Au niveau expérience, on peut relever schématiquement 4 grandes zones différentes:
– La zone de confort: tout va bien. Je ne fais pas attention et vaque à mes occupations sans me soucier de ce qui se trouve autour.
– La zone d’apprentissage: léger inconfort mais en capacité d’observer et de m’ajuster
– La zone de risque: sur le qui vive / niveau de stress élevé
– La zone de danger: Réflexe de défense actif / Panique

Chaque individu perçoit ces zones différemment, en fonction de ses expériences passées et de ses capacités individuelles.

Prenons un chien qui a un problème lorsqu’il voit un congénère:
(mais c’est le même principe avec un enfant, un vélo, une moto, un joggeur, etc..)

Suivant son niveau d’anxiété à l’idée de croiser un chien, sa zone de confort sera complètement différente et ses réactions également.
par exemple:
* petite anxiété = accepte la proximité mais pas le contact
* moyenne anxiété = supporte la vision de loin mais pas le rapprochement
* forte anxiété = réagit à plusieurs dizaines voir centaines de mètres.

Mais son niveau d’anxiété « personnelle » ne sera pas la seule chose à faire la différence!
Suivant le comportement du chien en face, la perception sera encore différente. Si le chien arrive en courant, menaçant, calme ou s’il ne vient pas du tout, les différentes zones vont bouger à chaque interprétation que notre chien fait de la situation.
C’est comme cela que souvent, nos chiens n’ont pas les mêmes réactions en fonction de ceux qu’ils vont croiser.
« Parfois, il ne réagit pas« , « ça dépend du chien d’en face » , « bizarrement avec lui, il ne se passe rien, je ne comprends pas pourquoi » .. et bien, c’est ce facteur là qui rentre principalement en jeu.

Suivant le contexte, ces zones vont aussi être mises à rude épreuve en fonction de l’attitude de l’humain en bout de laisse ou tout autre stimulus dans l’environnement.
C’est ce qu’on appelle un déclencheur multiple.
C’est ce qui va faire monter la température, alors que, naturellement, la réaction de notre chien n’aurait pas été aussi disproportionné.

Et là, tout d’un coup, paf! ça fait des chocapic!
Et ça, ce sont des choses qu’on ne peut pas forcément contrôler en intégralité. Nous ne pouvons pas avoir de contrôle sur ce que font les autres et les expériences que nous auront à ce moment là.
Cependant nous pouvons apprendre à gérer notre attitude pour mieux l’aider et impacter le moins possible son niveau de stress et l’amener dans des lieux où les situations anxiogènes ne se présenteront pas à tour de bras.

Le principal à savoir étant que pour faire évoluer une situation dans le bon sens et créer un apprentissage positif, nous devons garder nos distances pour nous trouver au mieux dans la zone de confort, au moins pire, dans la zone d’apprentissage pour que le cerveau soit en mesure de conscientiser cette expérience comme une situation non dangereuse.
Une fois dépassé ce stade, on rentre dans les zones où les émotions sont mises à trop rudes épreuves pour faire un apprentissage serein.

Pour faire simple, il est inutile, voir même contreproductif, de vouloir à tout prix aller au contact de ce qui fait réagir notre chien. Il ne s’habituera pas plus vite. Bien au contraire.
Il faut lui laisser du temps pour observer.
Un chien mal à l’aise à besoin de temps pour observer à distance de façon à être en mesure de comprendre ce qu’il voit, d’assimiler, et de pouvoir s’y confronter.
Lorsqu’on obtient des émotions et des réactions trop fortes, c’est que l’on est soit trop proche, soit que la situation n’est pas adaptée.
Nombreux sont les chiens qui sont réactifs par manque de temps d’observation.

Garder ses distances et prendre un temps d’observation est la 1ere étape concrète pour réduire la réactivité.

De ce fait, on comprend bien que suivant son niveau anxiété et de réactivité, mettre son chien en cours collectif au milieu d’un groupe de 10 ou 20 chiens dans l’espoir que ça l’aide à l’habituer est un parfait non-sens pour débuter. Tout autant que d’amener son chien en plein milieu d’un marché lorsqu’il est inquiet des humains et des stimulations de la ville.
Il faut revoir le niveau de difficulté à la baisse en fonction de ce qui lui fait peur si on ne veut pas empirer la situation.

De même que subir des contacts physiques, caresses répétées et intrusives de la part de chaque inconnu qui le trouve mignon et à envie de le toucher peut avoir des effets néfastes sur sa capacité à apprécier les humains inconnus. Il faut savoir dire NON pour pouvoir le protéger.

6 fondamentaux pour mettre son chien réactif en situation en extérieur

Comment mettre son chien en situation pour l’aider à évoluer?
Il est assez difficile d’expliquer en théorie et par écrit quelles mises en situation seront bénéfiques pour un chien dit « réactif ».
Pour une raison simple: Il y a autant de situations que de chiens. Autant de facteurs, de contextes et de raisons différentes.
Un chien « réactif » à ses congénères ne peut être mis en situation de la même manière qu’un chien « réactif »à la manipulation.
Et dans les réactifs congénères, tous ne prendrons pas la même forme et ne pourront pas être mis dans des situations identiques.

C’est donc une question d’adaptation permanente.
Une adaptation à chaque chien, mais aussi une adaptation de chaque instant avec le même chien.

Pour pouvoir mettre son chien en situation, il va donc falloir en premier lieu avoir quelques bases non négligeable:
– Une bonne lecture de sa communication et de son niveau de stress
– Comprendre le principe de la zone de confort

Je ne suis pas là pour vous raconter des histoires… L’histoire du « magic training » qui vous permettrait en quelques jours seulement de changer la situation. Avec des exercices faciles à appliquer.
Je suis là pour vous parler concrètement.
Et concrètement, la mise en situation, elle se juge sur le terrain, à la lecture du chien.. et pas derrière un écran.
C’est là que s’arrête malheureusement le pouvoir du numérique, de l’apprentissage virtuel.
Ce n’est pas de l’éducation de base. C’est un « travail » de modification des émotions. C’est un tout autre domaine.

Mais je vais quand même essayer au mieux de faire comprendre les principes fondamentaux. Mais ça ne parlera peut être pas à tout le monde et ne reflètera pas les besoins de chacun.


1- No contact!

Ce qu’il faut retenir en premier lieu c’est que l’apprentissage doit être progressif.
Une étape à la fois.
On ne va jamais à la confrontation, Jamais.
Avant de vouloir ou de pouvoir aller au contact, il va falloir faire machine arrière.
Même si votre chien vous dit ou montre qu’il veut y aller, il y a une différence entre vouloir et pouvoir.
Ce n’est pas parce qu’il veut à tout prix aller au contact que cela signifie qu’il à la capacité émotionnelle pour se gérer et qu’il va savoir se maitriser.
Il faut déconstruire le mécanisme qu’il s’est créé.

Ce laps de temps peut être plus ou moins long suivant son stress et ses difficultés. Mais c’est quasiment un passage obligé pour de nombreux chiens.
La reprise de contact se fera petit à petit. Mais ce processus est trop spécifique pour être détaillé à l’écrit sans faire de trop gros raccourcis.

Attention! Pas de contacts physiques nez à nez ne signifie pas qu’il faut fuir tous les individus / objets que l’on voit. Mais simplement que l’on va chercher à rester à distance (voir point numéro 3) et à observer de plus loin le plus souvent possible. (voir point numéro 4)

« En quoi cela va t’il l’aider si je le désocialise?« 
Il n’est pas question de désocialiser. Un chien peut tout à fait communiquer à distance sans avoir besoin de mettre le nez systématiquement sur tout ce qu’il voit. Son système olfactif est très performant.
Souvent même, il se sent obligé d’y aller pour se rassurer, mais pas par envie de contact.
Après quelques séances, il est même fréquent de lire que finalement, le chien n’a pas tant envie d’y aller que ça. C’est le stress/ l’ambiguïté émotionnelle qui le pousse à y aller.
Il a donc besoin de réapprendre qu’il a le choix.
Il sera, par exemple, plus en mesure de gérer le peu de chiens/humains qui viendra le voir que si, lui, va au devant de tout le monde.

2- Adapter le contexte

Quand on veut reprendre les bases avec un chien inquiet, il faut savoir s’adapter. Et s’adapter veut aussi dire trouver des endroits spécifiques pour lui permettre de faire de bonnes expériences et ne pas vouloir s’acharner à vouloir le faire rentrer dans le moule dans les endroits où nous voulons aller.
C’est plus ou moins facile suivant notre lieu de vie, mais il y a toujours des possibilités.

Si mon chien réagit aux humains ou aux chiens, je vais aller dans des endroits ouverts (c’est à dire, là où on a des possibilités de déplacements – pas des chemins étroits en forêt par exemple – pour l’aider à s’éloigner au besoin). En ajustant le moment pour y avoir une affluence pas trop importante.
Pas non plus de marché, lieu bruyant qui vont ajouter du stress et de la promiscuité.

Si mon chien réagit aux voitures, je ne me place pas en bord de route, mais à une distance suffisante pour les voir passer de plus loin avec un trafic faible à modéré.

Si mon chien réagit aux enfants, je n’attends pas avec lui aux abord d’une école à la sortie des classes. Je vais dans un parc un jour de faible affluence et je reste à suffisante distance des jeux pour enfants pour qu’il ne soit pas stressé et que les enfants ne soient pas incité à venir le caresser.
Je ne provoque pas de situations problématiques.

« Oui, mais moi, il réagit aussi sur les trottoirs en ville, je fais comment?« 
Je fais au moins pire pour éviter de renforcer son anxiété en passant le plus rapidement possible la situation, mais je ne commence certainement pas par là.
Un trottoir exigu, peu d’espace, peu de marge de fuite, une laisse tenue court, un certain stress dans un environnement urbain bruyant et c’est le combo gagnant. C’est LA situation la plus anxiogène pour le chien qui n’a pas beaucoup d’autres options. C’est le sommet de l’Iceberg. Il y a souvent bien d’autres contextes à faire évoluer avant celui là.
Si c’est un environnement de tous les jours, il va falloir faire des ajustements pour éviter le trop plein de stimulations ou les endroits trop fréquentés pour commencer.

3- Adapter la distance

Pas ou peu de réactions.
Dites vous que c’est un jeu et que l’objectif est : Le moins de réactions disproportionnées possibles.
Zéro réactions d’anxiété n’étant pas toujours possible.
Pour ça, je recules, je me déplaces, je lui apprends à contourner ce qui le fait réagir… A distance, à grande distance parfois au départ.
Et plus ça ira, moins la distance sera importante.
Mais il faut se dire une chose… la progression n’est pas linéaire, car les émotions ce n’est pas quelque chose de stable. Il y aura des jours avec et des jours sans. Et la distance ne se réduira pas par magie à chaque sortie.

4- Observer

Pour observer, il ne faut pas être stressé, ni contraint.
En plus de la distance, il n’est donc pas recommandé de demander un assis, un couché ou n’importe quelle autre demande à son chien. Il faut lui laisser la position dans laquelle il est la plus confortable.
il faut aussi du temps. 30 secondes, une minute, 5 minutes. Jusqu’à ce que le chien se détourne plus ou moins tout seul de ce sur quoi il est fixé.
S’il tourne la tête ailleurs ou vous regarde, c’est qu’il peut passer à autre chose.
On prend le temps pour lui. On est pas pressé. Il vaut mieux un circuit plus court et bien assimilé.

5- No stress

Si je stress et que j’anticipe ses comportements, ça va forcément être compliqué à faire évoluer.
Si je stress, il est inévitable que je lui transmets. Et son stress + le mien, ne l’aidera pas à se gérer.
Et je suis navrée de dire que là dessus, il n’y aucune solution à part se faire accompagner dans sa démarche. Au moins au début. Pour se sentir plus à l’aise et reprendre la main sur ses propres émotions.

6- Valoriser les émotions et les comportements

Je félicite et je valorise tous comportement de « non réaction » (pas d’aboiement / de fuite / d’agression/ etc…) et de détournement.
Par exemple:
– Abandonner l’idée d’y aller ou de fuir à toutes jambes
– Renifler une odeur
– Faire autre chose
– Revenir vers vous …

Mais je ne lui demande pas de se détourner systématiquement!
Il ne s’agit pas de l’empêcher de regarder ce qu’il y a autour de lui et de se dépêcher d’avancer en mettant la tête dans le sable.
On ne se sent pas à l’aise dans un environnement dans lequel on n’a pas la possibilité d’observer et d’analyser, à devoir rester fixé sur l’humain coute que coute. ça n’a aucun sens.
Je peux utiliser des friandises pour positiver un peu plus la situation (pas des croquettes, quelque chose de fun/motivant/appétant pour le chien), mais c’est faisable sans. La félicitation verbale à une grande importance dans ce contexte. Vous êtes son soutien!!

Quel matériel pour sortir mon chien?

Il existe sur le marché de l’accessoire pour animal de compagnie, une multitude de collier, de laisse, de harnais divers et variés. Tellement qu’on ne sait plus trop quoi choisir.
Mais y a t’il un matériel plus adapté qu’un autre? Notamment pour un chien réactif?

A proscrire

  • Collier étrangleur/Sanitaire/A pointes/ Electrique

    Ces outils sont de nature coercitive. C’est à dire qu’ils ont pour but de contraindre l’animal par la force, l’inconfort et la douleur.
    Si on a compris qu’un chien réactif est un chien émotionnellement instable, qui a majoritairement peur, un rajout de stress ou d’inconfort supplémentaire n’est pas la solution idéale. Elle est même contreproductive et à proscrire si on veut que son chien se sente mieux dans ses baskets et devienne de moins en moins réactif. L’attitude à avoir tient donc plus du soutien que de la punition.

    « Pourtant, on nous vante ces outils.. c’est qu’ils fonctionnent? « 
    Momentanément, c’est possible. Car la punition est faite pour éteindre un comportement. C’est ce qu’on appelle l’inhibition. MAIS… Elle ne peut pas le couper de ses émotions! Seulement les masquer. Ce qui signifie qu’à tout moment, les émotions peuvent reprendre le dessus et la réactivité peut revenir de manière amplifiée.
    C’est donc une option qu’il est peu judicieuse d’emprunter car elle peut rendre la situation plus dangereuse et plus imprévisible sur le long terme.

Je vous passe les autres raisons pour lesquelles ils sont à proscrire et vous renvoie vers un article « Pourquoi les colliers de dressage sont rejetés par de nombreux professionnels canins ».

  • Harnais Norvégien / Harnais anti-traction

Les harnais norvégien (avec la barre devant les épaules) et anti-traction sont déconseillés dans le cas d’un chien réactif, car un chien possédant toute sa liberté de mouvement sera plus à l’aise et plus en mesure de faire face à ce qui se présente à lui. Il se sentira physiquement moins « pris au piège » et limité dans ses mouvements et donc moins à même de réagir pour se défendre.

Bien évidement, certains chiens sont très puissants, et l’option anti-traction peut être envisagé. Il faut savoir s’adapter. Mais la majorité du temps, par expérience, j’ai appris que ce type de harnais rajoute de l’inconfort à l’inconfort et que la réactivité est amplifiée.

Un visuel valant mieux que des mots, voici une vidéo comparative très intéressante de différents types de harnais sur la fluidité de la démarche du chien:

  • Laisse courte / harnais poignée

    Quand on parlait à l’instant de liberté de mouvement, plus la laisse est courte, plus le chien se sent « diminué » et plus la réaction de défense va être amplifié proportionnellement.
    Vouloir avoir le contrôle de la situation en l’attrapant au plus court peut être une option sur le moment lorsque nous n’avons pas d’autres solutions à disposition, mais à long terme, cela reste une action contreproductive pour diminuer la réactivité et apprendre à son chien à mieux se comporter.

    Au pire, c’est une solution de secours. Mais utiliser cette option comme un apprentissage ne rendra pas le chien moins détendu et plus à même de se gérer dans de futures situations.
  • Le licol

Il existe aussi, sur le même principe qu’un harnais anti-traction, une sorte de « muselière/collier anti-traction » permettant de limiter la traction et la réactivité du chien.
Seulement voilà… les créateurs de cet objet ont-ils imaginé une seule seconde l’impact de la pression générée sur les vertèbres cervicales à chaque faux mouvement?
Sa configuration est également source de stress pour cette « pseudo muselière » qui n’est pas sécurisante et ne permet pas non plus au chien d’haleter ni de se mouvoir convenablement. Quitte à museler, autant le faire correctement et permettre au chien d’avoir le maximum de confort dans cette situation, sans créer de dommage au niveau cervicale et d’ajouter une source d’anxiété.

Matériel adapté

  • Harnais Y

Comme vu sur la vidéo juste au dessus, le harnais de type Y est un harnais plus ouvert au niveau des épaules permettant une démarche plus ample et naturelle chez le chien. ça parait être celui dans lequel ils sont le plus confortable et le moins contraint.
Pour les chiens puissants,si le besoin s’en fait sentir, il existe maintenant des harnais Y avec attache frontale qui peuvent être un bon compromis aux harnais anti-traction classiques en laissant plus de liberté de mouvement au niveau de la démarche du chien.

  • Collier plat

Le collier plat et large pour éviter un appui dommageable au niveau de la trachée peut être également acceptable si le chien ne tire pas ou ne donne pas d’accoups sur sa laisse. Mais rare sont les chiens réactifs en extérieur ne présentant pas de réactions non contrôlées. Donc si votre chien réagit en promenade et présente des moments où il se met à tirer, ce n’est pas forcément la solution adaptée. Mais cela reste une option pour ceux qui ne sont pas confortable dans un harnais si on a pas dans l’idée de tirer dessus.

  • Laisse 2m20 minimum

    Comme vu précédemment, une laisse trop courte ne permet pas la détente et la sensation de liberté de « se défendre » chez un chien réactif car elle va rester majoritairement en tension.
    Ses réactions seront plus intenses avec une laisse courte et un contrôle de l’humain trop restrictif. Cela ne l’aide pas à savoir se comporter correctement et à se sentir à l’aise.
    Par expérience, j’ai observé que parfois (souvent!!), rien qu’en changeant la taille de la laisse, on change radicalement la réaction du chien face à ce qui lui pose problème. Car le problème n’est pas toujours ce qu’il voit, mais la perception qu’il a de sa capacité à pouvoir se défendre face à ce qui le met inconfortable.
    Elle permet également de travailler sur la souplesse de la laisse et la non-tension alors qu’une laisse courte donne moins de possibilité.
  • Longe

La longe est une grande laisse faisant entre 5 et 10m de long permettant au chien de se sentir comme en liberté, tout en gardant le contrôle lors d’une situation qui pourrait être critique. Une sorte de semi-liberté pour l’accompagner tout en lui donnant de l’espace pour se déplacer en toute sécurité. La longe peut être gardé à la main ou lâché au sol suivant les circonstances.
Sur la première image par exemple, on donne de l’espace de liberté à ce chien tant qu’aucun vélo ne passe sur la piste, mais permettrait de lui demander de se décaler dans le fossé s’il venait à y en avoir un, sans crainte qu’il lui cours après et sans créer un stress en le rappelant systématiquement à l’avance pour le rattacher.

Quelle muselière?

Il est parfois nécessaire pour certains chiens réactifs de porter une muselière notamment en cas de manipulations ou en extérieur.

Il existe 2 types de muselière:

  • La muselière de contention
  • La muselière panier

La muselière de contention, comme son nom l’indique, est utilisé pour contenir les potentielles réactions d’un chien durant des soins ou un examen vétérinaire par exemple. Ces muselières sont indiquées pour des périodes de très courtes durées car elles ne permettent pas au chien d’ouvrir suffisamment la bouche pour haleter.. et donc de respirer convenablement. Elles sont donc complétement inappropriées, voir dangereuse pour une autre utilité que ce contexte là.

Un chien anxieux à besoin d’haleter et de respirer pour faire redescendre la tension, sans ça, cela pourrait créer un état de panique encore plus important.
La muselière panier sera donc, en grande majorité, la plus recommandé, car elle permet au chien d’ouvrir la bouche, de boire, de continuer à communiquer s’il a besoin (les grognements sont des signes d’alerte qu’il n’est pas judicieux de masquer, elle fait partie de sa communication), tout en gardant une sécurité pour l’extérieur.

Cela pourra paraitre logique à certains, mais il ne faut pas attendre que le chien ai mordu pour décider de lui mettre une muselière dans les cas où il est susceptible de réagir par l’agression. Elle ne doit pas forcément être systématique, mais certaines situations à risque ne doivent pas être prises à la légère.

La muselière ne se porte pas de but en blanc. Il faudra lui apprendre à la porter pour qu’elle ne soit pas une source de stress supplémentaire.
Il faudra un entrainement progressif à base de friandises mise dans le fond de la muselière pour lui apprendre à rentrer la tête dedans, puis à la porter quelques secondes, puis minutes pour finir par la porter dans les moments critiques.

Ressources complémentaires pour en apprendre plus sur le bien-être de votre chien au quotidien

Vous trouverez ici des ressources recommandées par chienreactif.fr pour aller plus loin dans une démarche de bien être de votre animal de compagnie.

Ce ne sont pas des sites publicitaires ou partenaires. Seulement des ressources qui semblent être le plus complet pour vous donner les informations dont vous avez besoin.

Alimentation

Santé au naturelle

Conscience animale

Traduction française en bas à droite du lecteur

Que pensent et ressentent les animaux? Carla Safina
Dans la tête des animaux – Bryan B Rasmussen

Bibliographie

  • Turid Rugaas – Les signaux d’apaisement
  • Linda Tellington-Jones – La méthode Tellington TTouch
  • Swanie Simon – Je nourris mon chien naturellement
  • Barry Eaton – Dominance: mythe ou réalité
  • Mark Bekoff – Les émotions des animaux
  • Frans de Waal – Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l’intelligence des animaux ?
  • Charlotte Duranton – Le comportement de mon chien
  • Jacinthe Bouchard – Devenir le meilleur ami de votre chien
  • André Escaffre – Penser son éducation autrement
  • Educagri – comportement et bien etre du chien
  • Gregory Berns – Dans la tête d’un chien: Les dernières découvertes sur le cerveau animal

Site d’informations

  • Cynothèque: Base de données des articles sur l’éducation et le comportement canin

On a oublié une ressource pertinente? Envoie nous un petit mot pour nous le partager.

Mon chien a pincé ou mordu, que dois-je faire?

Si votre chien à déjà blessé un être humain ou un autre animal par une action volontaire, il ne faut pas minimiser la situation. Celle-ci pourrait être amené à se reproduire si rien n’est fait pour modifier ses actions ou son environnement.
Il va donc falloir prendre quelques précautions pour éviter les mauvaises expériences à répétition et de nouvelles morsures potentielles.

1. Prendre conscience: quand, comment et pourquoi

Retracer la situation en toute objectivité, permet d’essayer de comprendre ce qui s’est passé et pourquoi.

Ce site est conçu pour donner des informations et permettre à chacun de mettre des mots sur ce qui se passe et pouvoir mieux comprendre sa situation. Je vous invite à le parcourir pour trouver des réponses à vos questions.
Mais internet ne fait pas tout et nos interprétations personnelles sont parfois erronées.
Attention aux interprétations hâtives, qui pourraient avoir des conséquences désastreuses.

2. Sécuriser

Si votre chien a déjà blessé à l’extérieur de la maison, lors de ses sorties, il est fortement déconseillé de laisser son chien en liberté. Un chien ou un humain pouvant être croisé à tout moment, il me parait peu responsable d’espérer au petit bonheur la chance qu’il ne se passera rien ou qu’on ne croisera personne.
Un longe de 5 ou 10m pour permettre à votre chien de se déplacer « presque comme en liberté » et prendre ses distances permet de sécuriser en cas de besoin tout en gardant un espace confortable de balade.
La muselière peut aussi être fortement conseillée suivant la situation.

Si il a déjà blessé à la maison: Dans un premier temps, il vaudra mieux éviter les contacts et sécuriser en séparant les personnes qui viennent à la maison (ou celles avec qui il y a un problème) de la présence du chien et éviter toute promiscuité.
Appelez rapidement de l’aide! Ne laissez pas traîner une situation potentiellement dangereuse, surtout si elle concerne un membre de la famille.

3. Se faire accompagner

Faites vous aider!
Un chien qui a déjà blessé et qui est virulent au quotidien n’est pas si facile à gérer quand on ne sait ni comment faire, ni pourquoi ça se produit, ni comment l’interpréter. Camoufler le problème sous le tapis en espérant que cela passera ne fera que retarder l’inévitable. La situation peut être potentiellement dangereuse. Pour votre chien ou pour les autres.

Alors si la situation a déjà basculée, n’hésitez surtout pas à vous faire accompagner par un « éducateur canin comportementaliste » pour améliorer la situation le plus rapidement possible.
Il se déplacera à votre domicile ou en extérieur suivant le problème pour vous accompagner dans les situations du quotidien qui posent problèmes.

/! Tous les professionnels ne portent pas des valeurs de bienveillance et de respect du vivant.
Certains peuvent conseiller des pratiques archaïques et dangereuses qui pourraient empirer la situation.
Il vaut mieux choisir quelqu’un sur son approche, ses compétences, plutôt que parce qu’il est le plus près ou le plus « prétendument » médiatisé. Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver car chacun prétend être le bienfaiteur des chiens.
Dans la réalité, c’est parfois tout autre chose et comme dans chaque domaine, notre ressenti doit être une priorité, et nous devons nous tenir prêt à ne pas accepter la brutalité pour résoudre « le problème ».
Elle n’a pas lieu d’être dans ce genre de situation.

Vous pouvez trouver un éducateur bienveillant et compétent près de chez vous par le biais de l’association des professionnels canins du MFEC.

Pourquoi je dois prendre mon temps durant sa promenade

Dans un univers où les humains sont souvent pressés, la sortie du chien ne fait pas exception. Et nos chiens peuvent très vite prendre ce rythme et ne plus profiter de leur sortie avec calme et détente.
Cependant, il y a des bénéfices importants pour notre chien au fait de prendre son temps et de marcher lentement. (Pour nous aussi en fait, mais concentrons nous sur les bienfaits sur notre chien pour le moment)

Il prend du temps pour renifler

Le chien vit dans un monde d’odeurs.
Et prendre son temps pour lui donner l’opportunité de renifler à droite à gauche, c’est lui offrir une occasion en or de se servir d’un de ses sens les plus importants.
Il est tout à fait acceptable et même recommandé de laisser son chien vaquer à ses occupations et aller renifler là où il souhaite du moment qu’il ne nous arrache pas le bras pour le faire.
C’est l’occasion pour lui d’explorer le monde et de savoir qui est passé par là, quand et dans quel but. C’est une façon d’entretenir la socialisation à travers les odeurs.
C’est aussi lui offrir une stimulation mentale (vous vous souvenez des fondamentaux?) régulière et de qualité pour une fatigue saine.

Il prend du temps pour observer

Prendre son temps permet d’avoir le temps d’observer. D’observer son environnement, d’observer ce qui est inquiétant pour analyser la situation plutôt que de stresser et d’entrer dans un éventuel état de panique et de réagir instinctivement.
Cela lui donne le temps de réfléchir, d’analyser ce qu’il voit, ce qu’il entend et de réussir à s’ajuster à une situation.

Cela réduit son niveau de stress

Prendre un pas plus lent, ralentir sa respiration permet au chien de se calquer sur notre rythme. Cela a pour bienfait de diminuer le stress et de faire baisser la tension. Cela peut donc amener à une diminution de son anxiété et de son niveau de réactivité.

Il est donc majoritairement bénéfique pour les chiens, mais surtout, pour les chiens réactifs d’avoir des promenades lentes, de détente, dans des environnements où ils ne vont pas se sentir agressé par tout ce qu’ils peuvent rencontrer.
La promenade n’est pas obligée d’être longue, du moment qu’elle est riche en stimulation olfactive.
Plus la sortie sera anxiogène, plus elle aura besoin d’être courte pour éviter que l’impact ne soit trop important sur son comportement.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut uniquement le sortir là où on ne rencontre jamais personne. Il faut trouver le juste milieu entre « au milieu de rien » où il n’aura pas vraiment l’occasion d’entretenir sa socialisation et en plein centre ville, où l’exposition à trop en même temps – s’il n’est pas habitué – pourrait créer une accumulation de stress.