3 réactions de défense

Fuite-Agression-Inhibition sont les 3 réactions de défense de l’organisme de tous mammifères.
Nous sommes également régit par ces réactions et avons cela en commun avec nos chiens, nos chats et beaucoup d’autres espèces sur la planète.

Ces réactions se mettent en route automatiquement lorsque l’organisme pressent ce qu’il évalue comme un danger. Ce sont des réflexes instinctifs activés par le cerveau reptilien, qui assure les fonctions vitales liées à la survie. Il est extrêmement fiable, mais aussi très réactif! Action/réaction.

Mais soyons clair! Ces réactions sont liés à ce que l’inconscient de votre chien considère comme un danger potentiel! Pas par rapport à ce que VOUS évaluez comme dangereux à sa place!
Il arrive que nos inquiétudes deviennent les leurs, mais ce n’est pas parce qu’on ne voit pas où est le danger, que lui, ne l’a pas identifié comme tel.

État de fuite – Évitement

Comme son nom l’indique, l’individu est poussé par la peur à partir en courant et à prendre ses distances le plus rapidement possible.
La réactivité et la distance de fuite sont souvent proportionnelles à l’intensité du niveau de panique.
On pourra donc voir des chiens fuir sur des dizaines ou centaines de mètres à la vue ou au bruit de quelque chose qui les effraient ou bien simplement faire un mouvement de recul à l’approche de quelque chose ou quelqu’un. Mais c’est le même réflexe.

Il faut d’ailleurs être conscient que la mise en laisse des chiens, parfois avec des laisses très courtes et l’impossibilité d’activer un réflexe de fuite en étant maintenu contre leur volonté, amènera obligatoirement un autre réflexe de défense à sa place!
D’où l’importance de bien identifier les signes de stress chez son chien pour l’aider plutôt que d’obliger son système à trouver une autre solution de secours.

Ce chien fait contre-poids sur sa laisse. Il a un mouvement de recul mais ne peut pas fuir. C’est un premier signe à observer.

État de lutte – Agression

A l’inverse de la fuite, l’agression est un réflexe de lutte, de combat automatique.
Au lieu de préserver sa survie en partant loin de ce qui effraie, on entre en état de lutte pour le repousser. Mais c’est également un réflexe, ça ne se réfléchit pas.
Émotionnellement, la mise à distance est mobilisée différemment et c’est une forme de colère qui prend le relai.

Les « types » d’agression principaux:

  • L’agression directe par peur: Je me sens inconfortable, en danger. J’agresse ce qui m’insécurise.
  • L’agression redirigée: J’ai peur, je me sens inconfortable et en danger de manière générale et j’agresse le premier truc qui me tombe sous la main, même si ce n’est pas forcément l’objet de ma peur.
  • l’agression par frustration: Dans ce cas de figure, il s’agit d’une forme de « colère » lié à l’opposition à un besoin ou sa volonté en tant qu’individu. J’agresse parce que je ne peux pas atteindre ce que je veux au moment où j’en ai envie/besoin.
  • L’agression par irritation: A force d’avoir montré des signes de refus ou d’inconfort à répétition, le chien passe à l’action par agacement.
  • L’agression par protection: Refus de partager par peur de perdre une ressource qui lui parait importante. « Je garde, c’est à moi! Ne touche pas! »

État d’immobilisation – Inhibition

L’état d’immobilisation consiste, à l’inverse des 2 autres réactions, à n’en avoir justement aucune (en apparence). Cela ralenti le système et permet de passer « inaperçu » pour éloigner le danger.
C’est le fameux « lapin dans les phares »… on arrive à grande vitesse, il y a un danger imminent mais l’animal ne se sort pas de la route.
Il n’est pas « suicidaire ». Il a un réflexe de défense qui, devant un prédateur, est très efficace parce qu’il ne faut pas partir en courant au risque de déclencher une poursuite, mais dans ce contexte là, est parfaitement inadapté.

Un état profond d’inhibition peut amener à la prostration et à la dépression.

Le manque de joie de vivre et l’absence de réactions se retrouvent fréquemment chez les chiens qui ont lutté pour fuir ( ou qui se sont rebellés ) face à des actions punitives et qui ont continué à recevoir des actions punitives malgré -ou à cause – de leurs réactions.
Ils ne sont pas forcément « bien dressé », leur système est en état d’inhibition.

/!\ On ne choisit pas le réflexe que l’on souhaite et qui semble être le « mieux » moralement parlant. Il ne s’agit pas de dire « tiens moi je préfère fuir, c’est quand même mieux que de se battre ».
Nous avons tous les 3 réflexes et ils se déclenchent en fonction de ce que l’organisme considère comme le plus adapté à la survie. Certains seront plus portés sur la fuite, d’autres plus sur le combat et certains sur l’inhibition totale.
Il y a des paramètres innés qui ne se maitrisent pas, ainsi que des apprentissages qui ont été fait ou subit.

A force d’expérience, un réflexe de défense peut se modifier si celui n’aide pas ou plus à la « survie ».
C’est de cette manière, par exemple, qu’un chien qui cherche à fuir devant un humain mais ne pouvant physiquement pas le faire (forcé d’aller au contact, laisse trop courte pour s’éloigner, poursuivi dans un espace confiné), l’oblige à passer à l’agression.

Les réflexes sont naturels et importants pour la survie de l’organisme, mais les réactions sont normalement de courte durée lorsque les autres systèmes permettent de rééquilibrer les choses.
Là où cela se complique, c’est lorsque cet état de stress s’installe durablement.
La peur cède place à l’anxiété, la colère à l’agressivité, et l’inhibition à l’état de prostration.

/!\ aux apprentissages dont nous sommes ( in)consciemment responsables!

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