L’attitude

Lorsque l’on est confronté à un chien réactif, qu’il ait un comportement agressif ou fuyant, il y a souvent 2 attitudes chez les propriétaires qui surgissent avant même d’y réfléchir lorsqu’on ne sait pas comment faire face:

  • L’attitude punitive, parce qu’il n’est pas « acceptable » selon notre point de vue de se comporter comme cela. On va donc forcer les choses et attendre de notre chien qu’il stoppe ce comportement dérangeant qui ne nous convient pas, et il n’a pas son mot à dire là dedans.
  • L’attitude fuyante: On va, au contraire, commencer à changer nos habitudes de vie pour ne plus se retrouver dans aucune situation qui puisse nous poser problème, quittes à sortir notre chien en plein milieu de la nuit seulement, voir plus du tout, lorsque nous ne savons pas comment faire autrement.

Dans les 2 situations, nous devenons en réalité, réactif à notre tour. En étant soit dans l’évitement, soit dans l’agression. Cependant, aucune des 2 attitudes ne permet d’aider un chien à aller mieux dans le contexte qui lui pose problème.


Le rassurer

Vous n’êtes pas là pour lui faire du mal, vous êtes là pour être un pilier de soutien.
Mais lui, il n’en est pas forcément conscient. Des attitudes incohérentes jusque là on pu mettre à mal cette notion de confiance.
Alors il est temps de lui expliquer que tout va bien se passer et que vous êtes là pour l’aider et l’encourager.
Comme vu précédemment dans les mythes tenaces concernant les chiens, évidemment que vous pouvez le rassurer.
Pour expliquer ça de manière assez cru, plus vous aller l’ignorer dans des moments de difficultés (en pensant que ne pas réagir lui permettra de trouver la situation normale alors qu’elle est manifestement anxiogène pour lui) et plus il se sentira tout seul dans son problème. Et c’est comme cela que certains finiront par prendre les devants en allant se défendre tout seul comme un grand.
Pourquoi ne pas lui expliquer ce qui va se passer?
Les chiens ne parlent évidemment pas notre langue et leur compréhension va être plus que limitée, mais le ton de notre voix peut jouer pour beaucoup sur son attitude. Il vaut mieux un ton de voix serein qui explique qu’un ton de voix anxieux qui créer la panique.
Mais, je me répète pour ceux qui n’aurez pas lu, suivant le chien et la situation, parler ou toucher pourra être perçu comme plus anxiogène et dans ce cas là, ce ne sera pas considéré comme une action apaisante pour lui.
Chaque chien est différent, il faut s’adapter en permanence et trouver ce qui fait redescendre son niveau de stress.


L’encourager

Pour avoir confiance en son environnement et pouvoir se sentir plus à l’aise, nous devons le rendre autonome dans ses observations et lui permettre de modifier sa perception des situations qu’il rencontre.
Mais pour arriver à cet autonomie, il va d’abord falloir l’aider un petit peu.

Une fois que l’on a compris la notion de zone de confort pour son chien, nous devons nous ajuster pour l’y faire rentrer le plus souvent possible. Il va falloir encourager toute tentative d’observation, de relâchement de la tension, de communication, et de retour personnel dans cette zone et de maitrise des émotions. Il faut qu’il comprenne ce qui est « bon » pour lui. Ce qui va l’aider à mieux gérer la situation.

Lorsque ce n’est pas le cas, et que la situation amène notre chien à réagir, il est de notre devoir de faire diminuer la tension en le ramenant dans cette zone nous même.
En s’éloignant du stimulus et en lui donnant un temps d’immobilité pour s’en remettre. ( on se met à l’arrêt, on attend que la tension redescende).

Notre attitude va se jouer sur notre connaissance de notre chien et des indications qu’il nous donne. C’est pour cela que les rubriques précédentes sont primordiales pour savoir quoi encourager et quand.
En commençant par s’enlever de la tête que notre chien n’est « pas capable« , « qu’il ne va pas y arriver » « qu’il est trop stupide«  »que ça changera rien » et sans anticiper de potentiels comportements inexistants en permanence. « je suis sur qu’il va faire ceci ou cela ».

Toute attitude punitive peut devenir un problème de taille:
– Si on se souvient que réagir concerne une situation de stress, cela ne va faire que rajouter une source de stress et d’incompréhension supplémentaire, et risquer d’aggraver la réaction.
– On créer un traumatisme
– On perd toute notion de confiance et de soutien.

Taper, mettre un coup de laisse, crier, gronder ou interdire un comportement est une attitude punitive. Ce n’est pas parce que ça ne fait pas mal, que ça n’a aucune conséquence!


ne pas l’entraver

Nous devons apprendre à avoir une attitude et une laisse la plus détendue possible. Si nous sommes cramponné à la laisse, le message envoyé n’est pas le bon. Si nous sommes stressés, agacés notre chien le sera aussi.
Si une rencontre doit se faire, la souplesse sur la laisse est d’autant plus importante.

On ne force jamais une situation inconfortable avec pour objectif qu’il « s’habitue ». On ne l’incite pas non plus à aller vers ce qui lui fait peur pour lui montrer qu’il ne craint rien. On ne l’amène pas au contact de ce qui le rend inconfortable. Pas de suite. Pas sans un travail d’observation en amont. Il doit pouvoir y aller de son plein gré et à son rythme.
Et s’il veut y aller malgré ses mauvaises réactions? Et bien, j‘analyse son niveau de stress et je comprends les comportements ambivalents avant de juger si c’est judicieux ou non.

Certains mythes consistent à penser qu’il serait mal venu d’aller au rythme du chien pour ne pas lui « montrer » que c’est « lui qui décide ». Mais il n’en est absolument rien!
Aller à son rythme et lui donner du temps pour observer, apprendre et réfléchir par lui même ne peut que l’aider à prendre conscience sereinement de son environnement et à faire descendre la pression.
Et si son rythme est trop speed parce qu’il ne gère pas ses émotions, c’est mon rôle de le faire ralentir pour prendre son temps.

En revanche, lorsque le contact est en cours, que le chien a le nez sur ce qui l’inquiète (un être vivant notamment), et que la tension est à son comble, ce n’est plus le moment ni de le rassurer ni de lui parler, et surtout pas de le rappeler.
A ce moment là, le chien est occuper à gérer ses émotions et la moindre parole ou action mal placé pourra avoir (et c’est presque systématique) pour conséquence de déclencher la défense du chien et de lui faire perdre ses moyens.
Étant donné qu’il est déjà en négociation tendue avec l’individu d’en face, le mieux à faire est de garder le silence et de s’éloigner légèrement de la situation pour lui permettre de nous suivre et de quitter l’interaction en cours pour revenir dans sa zone de confort.

Bien entendu, avoir une attitude zen et détendue lorsque l’on est stressé par les potentielles attitudes de son chien est plus facile à dire qu’à faire.
C’est pourquoi dans des situations où nous sommes incapables de changer nos attitudes et comportements à cause d’un stress (comme notre chien donc!), il est judicieux de se faire aider.


Le protéger

Dans la rue, quand notre chien est réactif aux autres, il va falloir se confronter à des situations qui vont nous embarrasser.
Un enfant va se précipiter sur notre chien pour lui faire un câlin, un adulte va lui poser la main dessus sans rien demander, un imbécile va se mettre à faire wouf wouaf, se mettre à grogner ou à siffler pour l’appeler, une personne va nous suivre pour que son chien puisse dire bonjour au notre… alors que c’est tout ce que nous cherchons à éviter.
Mais il va falloir y faire face. Il va falloir dire non. Parfois de manière ferme (tout en restant courtois hein!), sans sentir le besoin de se justifier.

Non, tu ne peux pas le toucher. Non, mon chien n’a pas envie. Non, il n’est pas à l’aise. Et non, il ne veut pas devenir ton ami. Laisse le tranquille! NON! NON! NON!

Le bien-être de notre chien est bien plus important que la vexation passagère d’un inconnu qu’on ne reverra jamais.
Peut importe qu’on ai l’impression de ne pas avoir été sympa. Nous l’avons protégé d’une situation inconfortable (voir anxiogène) qui finirait par le rendre incontrôlable à force de devoir y être confronté.

Il en va de même avec les membres de la famille à la maison.
Notamment concernant les enfants et la notion du chien peluche. Se laisser faire ne signifie pas apprécier la situation pour autant. La vigilance est de mise et des limites doivent s’imposer.

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